2010 : UN NOUVEAU HOLD-UP SE PRÉPARE SUR NOS RETRAITES !

mardi 9 mars 2010

 REUNION PUBLIQUE SUR LES RETRAITES
samedi 20 mars à 15H
local "1000 bâbords" , 61 rue Consolat (M° Réformé)

 GREVE et MANIFESTATION UNITAIRE
mardi 23 mars
10H30, Vx-port


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Des années décisives, notre système de
retraites en a déjà connu depuis 1993 :
1995, 2000 (pour les retraites complémentaires
du secteur privé), 2003… Mais 2010
sera de nouveau une année décisive parce
que le gouvernement et le Medef ne sont
pas encore arrivés à leurs fins et qu’ils
comptent bien utiliser le déficit record laissé
par la crise (produit direct de leurs politiques)
pour aller encore plus loin dans leur
contre-réforme de notre système de retraite.

17 ans de contre-réformes
L’offensive de l’Etat et du patronat a commencé en
1993, en plein mois d’août lorsqu’Edouard Balladur et
Simone Veil firent voter leur loi contre le système de
retraite par répartition du secteur privé. La durée de
cotisation passait de 37,5 à 40 annuités. Le calcul du
salaire de référence servant au calcul de la retraite s’allongeait
des 10 aux 25 meilleures années. Le montant
des retraites n’était plus indexé sur les salaires mais
sur les prix. Faute de réactions syndicales,en 1994 et
1996, le patronat faisait subir aux retraites complémentaires
du secteur privé une régression de même
ampleur que celle qui avait été imposée aux retraites de
base par la loi Balladur-Veil.
Au total, les réformes de 1993 et 1994-1996, entraineront
mécaniquement une diminution de 20 points (de
78 % à 58 % du salaire moyen net) de la retraite moyenne
des salariés du secteur privé, entre 1996 et 2030.
Tous les effets de ces contre-réformes ne se sont donc
pas encore fait sentir, loin de là.
En 1995, Juppé commit (du point de vue de la droite)
une lourde erreur. Il s’attaqua à la fois aux retraites de la
Fonction publique et à celles des services spéciaux
(SNCF, RATP, EDF-GDF…) Il lui fallut ravaler ses 40
annuités. En 2003, Fillon ne commit pas la même erreur,
il s’attaqua uniquement aux salariés de la Fonction
publique et jura, la main sur le coeur, que les salariés
relevant des régimes spéciaux n’étaient pas concernés
par l’allongement de la durée de cotisation. Malgré des
millions de manifestants et près de six mois de luttes, le
mouvement social fut battu et se vit imposer les 40
annuités de cotisation pour qu’un salarié puisse
bénéficier d’une retraite de base à taux plein.
Cette défaite historique, dont la CFDT n’est pas la seule
responsable, les directions bureaucratiques des syndicats
y prenant largement leur part, devait inciter le pouvoir
à continuer ses attaques :
En 2007, le gouvernement remettait cela et imposait les
40 annuités aux salariés des régimes spéciaux.

Aujourd’hui, c’est tout le salariat que le patronat et ses
alliés comptent attaquer de front ! Ils n’ont pas atteint leur
double objectif.

Le premier de leurs objectifs est de bloquer le niveau
des cotisations retraites là où il se trouve et financer
un nombre de retraités qui va doubler entre 2000 et
2040 avec les mêmes ressources !.
Le prétexte est toujours le même, relayé par les médias :
les caisses sont vides ! Pourtant, on a su trouver les
milliards nécessaires pour sauver le système bancaire...
le dogme qui consiste à faire des économies sur tout ce
qui est public est appliqué à la lettre.
A l’évidence, à ressources égales, le déficit des régimes
de retraites (même si on fait abstraction des effets de la
crise économique) s’accroît. C’est pourquoi le pouvoir
met en avant d’autre solutions, bien évidemment de
régression sociale (allongement de la durée de cotisation,
remise en cause du départ à 60 ans...).
Le deuxième objectif patronal est de faire reculer suffisamment
la retraite par répartition pour faire une place
de choix aux fonds de pension et ne plus laisser à un
financement socialisé tout un champ d’accumulation
qu’il veut voir revenir au capital. Un champ d’accumulation
particulièrement juteux puisque, au Royaume-Uni,
les adhérents d’un fonds de pension ne retrouvent que
50 % des sommes qu’ils ont versées sur leurs fonds.
Les 50 % restants s’étant évanoui en frais de gestion
divers et en dividendes pour les actionnaires !

MOBILISATION GENERALE POUR L’ABROGATION
DE TOUTES LES CONTRE - REFORMES DEPUIS
1993 SUR LES RETRAITES !

NOUS N’AURONS QUE CE QUE NOUS
PRENDRONS !

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Autre rappel :
le salaire socialisé, la retraite par répartition, c’est quoi ?

Réaffirmer la validité du système de la cotisation
sociale, dont les " difficultés " invoquées
par le gouvernement pour le réformer
sont en réalité dues aux reculs imposés au
salariat.

1. La cotisation sociale, partie intégrante du
salaire.

Un employeur fait deux versements, l’un au salarié
qu’il emploie - le salaire direct, composante individuelle ou
salaire net au bas de la feuille de paye - l’autre aux caisses
de Sécurité sociale - ASSEDIC, retraite - sous forme
de cotisations sociales proportionnelles au salaire direct :
c’est la composante collective, le salaire indirect.
Salaire direct et salaire indirect constituent un tout : le
salaire socialisé. Le salaire socialisé permet la reconnaissance
sociale de toutes les situations des travailleurs,
qu’ils soient actifs, précaires, chômeurs, retraités, tous font
partie de la population des salariés, le chômeur indemnisé
étant ainsi un salarié demandeur d’emploi, le retraité, un
salarié pensionné. La cotisation sociale fait donc partie
intégrante du salaire. Réduire la cotisation sociale, sous
prétexte de soulager les " charges " de l’entreprise, c’est
réduire le salaire !. Elle n’est pas un prélèvement
ou une charge, ni un impôt, ni une taxe,
ni une épargne, ni une assurance mais du
salaire !
Salaire défini en référence à un barème, un tarif négocié
au sein des conventions collectives, basé sur une grille de
qualification et non pas sur les résultats de l’entreprise.
Cette cotisation sociale, répartie entre la part
du salarié et la part dite patronale, représente
40 % du salaire socialisé. Versée aux caisses,
elle est immédiatement transformée en prestations sociales.
Elle établit clairement le fait qu’à chaque instant, les
actifs produisent la valeur qui finance la protection sociale,
dont les retraites. C’est donc le salaire socialisé
qui, en France, finance la protection sociale.
Le financement de la protection sociale par la cotisation
sociale a prouvé son efficacité et c’est pourquoi la
classe dominante veut l’abattre.
La retraite par répartition qu’elle induit est révolutionnaire
dans son principe car elle démontre l’inutilité de l’accumulation
financière pour financer les pensions, et ouvre la
perspective d’une gestion solidaire et non capitaliste.

2. Un partage de la valeur ajoutée plus favorable
aux salariés...mesure révolutionnaire ?

Dans une entreprise, les richesses créées par le travail
des salariés actifs apparaissent comptablement dans la
“valeur ajoutée”. Pour l’essentiel, celle-ci se ventile entre
les salaires directs, les cotisations sociales, l’amortissement
des investissements, le profit non investi et distribué
aux actionnaires sous forme de revenus financiers.
Malheureusement, le rapport de force défavorable de ces
vingt dernières années a conduit à un résultat édifiant : la
part des profits dans les richesses produites
est passée de 28 % à 36 %, les salaires ont
suivi le chemin inverse, passant de 72 % à 64
%. D’où un déplacement de 8 points du partage
de la valeur ajoutée en défaveur du travail.
Ces 8 points, représentant chaque année l’équivalent
de 120 milliards d’euros, ont littéralement
changé de main, passant de la sphère
salariale à celle du profit. Ils se retrouvent, non pas
dans les investissements, mais dans les revenus distribués,
alimentant la bulle financière et créant précisément
les conditions de la dernière crise systémique du capitalisme.
Il ne faut pas chercher plus loin la cause des problèmes de
financement de la protection sociale, dont les retraites, qui
ne rencontre pas d’autres limites que celles qui lui sont
imposées par le recul salarial.

De fait, la retraite par répartition
n’a pas besoin d’être " réformée ",
mais défendue :

 actualiser la part patronale de la
cotisation sociale qui n’a pas
bougé depuis 1979 !
 augmenter la part des salaires
dans la valeur ajoutée au détriment
des profits !

C’est pourquoi la CNT considère qu’il faut rassembler
l’ensemble des salariés sur la base d’un
retrait de l’ensemble des contre- réformes
depuis 1993 pour gagner la
bataille sociale décisive qui permettra de gagner
les suivantes (salaires, emploi, partage des
richesses...)

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