RETRAITES 2010 : LES GROS MENSONGES OFFICIELS

mercredi 17 mars 2010

 REUNION PUBLIQUE SUR LES RETRAITES
samedi 20 mars à 15H
local "1000 bâbords" , 61 rue Consolat (M° Réformé)

 GREVE et MANIFESTATION UNITAIRE
mardi 23 mars
10H30, Vx-port


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La population active devait diminuer ! Elle
augmentera !

On nous dit que le ratio actifs/retraités est passé de 3 à
la fin des années 1970, autour de 2 aujourd’hui. Horrible
 ! Et il va descendre à moins de 1,5 en 2050.
Catastrophe ! De toutes les façons il faut bien se garder
de croire sur parole ceux qui brandissent des arguments
démographiques. Dans les années 2000, certains très
savants nous jetaient à la figure l’inéluctable baisse de
la population comme argument massue. Le taux de
fécondité permettait d’annoncer un effondrement de la
population active future. C’est le contraire qui se produit.
Pourtant aucun de ces importants n’a cru bon de
réviser ses chiffres et de présenter des excuses.Tous
ces chiffres ne valaient rien parce que la fécondité finale
des femmes n’était pas prise en compte. Autrement
dit ces grands modernes et réalistes continuaient à
mesurer le nombre d’enfant par femme au même âge
que celui de la génération précédente de femmes, avant
la pilule et le travail de masse des femmes ! Bravo les
intellos de connivence ! Les femmes font tout simplement
leurs enfants plus tard ! Les gros malins n’étaient
pas au courant !

Le nombre de retraités devait augmenter, il
baissera !

Et le nombre des retraités ? Autre tableau d’apocalypse !
Selon l’INSEE il devrait augmenter de près de 63 %
entre 2006 et 2050. On passerait de 13 millions de
retraités en 2007 à 21 millions en 2050 ! Ils finiraient par
nous faire regretter de voir les gens ne pas mourir utilement
à l’âge où leur présence ne pèse pas sur les comptes.
Restons zen ! L’augmentation du nombre des retraités
vient d’abord de l’arrivée à l’âge de la retraite de la
génération du baby-boom, c’est-à-dire les personnes
nées entre 1945 et 1975. Le papy boum ! Peut-on faire
remarquer que cet effet est hélas nécessairement limité
dans le temps ? Il faut bien mourir et personne n’y
échappe.Donc suivez la bosse démographique dans le
temps et vous verrez que pour finir la mort la dégonfle.
Par contre, entre 2036 et 2040 commenceront à arriver
à la retraite les classes " creuses ", enfants des baby
boomers, conçus après l’arrivée de la pilule en France
en 1974 ! Le nombre de nouveaux retraités diminuera
alors fortement et d’un coup.

L’allongement de la durée de la vie ralentira.
Le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR)
de 2007 a quand même commencé à relativiser certaines
déclarations péremptoires. Pour lui,
" la mortalité baisserait moins, conduisant en 2050 à
une espérance de vie à la naissance inférieur à celle
des anciennes projections, de 2 ans pour les femmes et
de 0,5 ans pour les hommes ".
L’espérance de vie progresserait
de 1,1 ans tous les 10 ans, soit 0,44 trimestres
tous les ans. En 2050, il y aurait alors 650000
retraités de moins que dans les prévisions du début
des années 2000.
Total, entre 2006 et 2050, la population en âge de travailler
ne diminuerait pas de 4,1 millions comme annoncé
par les affoleurs publics ! Elle resterait stable.

Espérance de vie, et âge de la retraite :
repère bidon !

On nous dit :" l’âge de la retraite doit être relevé parce
que l’espérance de vie augmente".Et ca passe comme
si c’était la preuve d’un fait inéluctable.Pourquoi ?
Quel rapport entre la durée de vie et l’obligation de travailler
 ? Ca n’a jamais été le cas jusqu’à présent.
Au contraire. C’est le phénomène inverse, qui s’est produit
en continu depuis le 19ème siècle. L’âge de la
retraite n’a cessé de baisser là où l’espérance de vie
augmentait. En 1910, quand le droit à la retraite à 65
ans est affirmé pour la 1ère fois, l’espérance de vie est
à peine de plus de 50 ans. En 1983, quand a été instaurée
la retraite à 60 ans, l’espérance de vie approchait 75
ans ! Donc, baisse de population, augmentation du
nombre de retraités, allongement de la durée de vie, les
trois arguments massue du terrorisme intellectuel sont
des réalités discutables et ont pour objectif de nous
faire avaler une nouvelle régression sociale ! (pour lire notre
tract précédent sur les contre- réformes depuis 1993, cliquez-ici).

ASSEZ DE MENSONGES ET
DE CATASTROPHISME !
ABROGATION DE TOUTES LES
CONTRE-REFORMES DEPUIS 1993 !
ON NOUS VOLE QUAND ON TRAVAILLE !
ON NOUS VOLE QUAND ON EST AU CHOMAGE !
ON NOUS VOLE QUAND ON EST VIEUX !
Tous ensemble disons- leur : ça suffit !
LE CAPITALISME A LA RETRAITE !

En vérité où est le problème ? Comme d’habitude il contourne la question
centrale de la vie en société : le partage des richesses produites !

Moins nombreux mais plus productifs
Les comparaisons des faiseurs de panique ne tiennent
pas compte de la hausse de la productivité des actifs. Un
actif de 1983 produisait bien moins de richesses qu’un
actif de 2010 n’en crée à présent. Depuis 1983 et l’instauration
de la retraite à 60 ans, la richesse créée par
chaque actif a augmenté de 30 % en euros constants.
Cela signifie que 2 actifs d’aujourd’hui produisent quasiment
autant de richesses que 3 actifs de 1983. Le bon
repère n’est donc pas la baisse du nombre d’actifs par
retraité, mais la valeur de la richesse produite et l’affectation
de son produit. Car de 1983 à aujourd’hui la part des
retraites dans le PIB n’a augmenté que de deux points,
passant de 10,3 % à 12,8 % du PIB. Et elle a donc augmenté
moins vite que la productivité des actifs. Ce repère
n’est pas cité par beaucoup de “spécialistes”. Tout se
passe comme si la quantité de richesses produite dans le
pays allait stagner. Alors il faudrait calculer à montant de
richesse constant au cours des 40 prochaines années !
C’est absurde ! Dans les 40 années à venir, avec un taux
de croissance moyen de 1,7 % par an, la richesse du pays
passera à 3 400 milliards d’euros. Et il s’agit d’euros réels,
constants, hors inflation. C’est une masse fantastique.
Pour faire face à l’augmentation du nombre de retraités
tout en annulant les réformes de la droite, il faudrait
transvaser 6 % supplémentaire de la part du PIB pour
le financement des retraites. Inutile de s’évanouir ! C’est
pas la révolution !. En 2050, une fois financés les 204
milliards liés à ce transfert, il restera chaque année près
de 1 200 milliards d’euros de richesse nouvelles créés ! ca
laisse largement de quoi financer les augmentations de
salaire direct !

Le partage des richesses, clef du financement
Le problème du financement des retraites se résume
donc à un problème de partage de la richesse créée. Les
gains de productivité ont été massivement captés par le
capital alors qu’ils auraient dû contribuer à financer les
retraites et à faire progresser les salaires. C’est la
contraction de la masse salariale qui compromet le
financement des retraites (v. notre tract précédent).
Depuis 1982, les salaires ont perdu 8 à 10 points dans le
partage de la richesse créée ! Si ces 10 points n’avaient
pas été perdus par les salariés, on n’aurait aucun mal à
financer aujourd’hui les retraites, compte tenu de la masse
de cotisations supplémentaires que génèrerait une hausse
de la masse salariale. De toute évidence, l’obstination a
toujours faire des comptes pour le futur en oubliant l’augmentation
de la richesse est une autre façon d’annoncer
que cette richesse supplémentaire est destinée a devenir
des profits plutôt que des salaires ou des pensions !

Le recul de l’âge de la retraite : inefficace et injuste !
Le recul de l’âge de la retraite par le report de l’âge légal
du départ ou le relèvement de la durée de cotisations ne
résout nullement le problème financier. Le COR a calculé
en 2008 que le report de l’âge légal à 61,5 ans ne couvrirait
que le tiers des besoins de financements supplémentaires
en 2020 et à peine 9 % en 2050 ! Cette inefficacité,
payée si cher par ceux qui souffrent en étant maintenu au
travail, est confirmée par le bilan de la réforme Balladur de
1993. Quel est ce bilan sur lequel personne ne demande
jamais aucun compte ?
L’allongement de la durée de cotisations, de 37,5 à 40
annuités, n’a permis que 4 % des économies obtenues
à la suite de cette réforme ! 4% !
Tout ça pour ça !

D’autant que la discontinuité de l’emploi, la masse des
contrats aidés et des emplois partiels ont permis aux
patrons d’économiser encore des cotisations servant à
payer, entre autre, les retraites. Les économies faites
ainsi par le patronat sur le dos des précaires ont eu une
double conséquence : continuer de vider les caisses (casser
la solidarité sociale) et priver les précaires de leur droit
à la retraite (puisqu’ils ne cotiseront jamais suffisamment).
Le passage des 10 aux 25 meilleures années représente
16 % de l’économie. 80 % de l’économie est venu de l’indexation
des retraites sur les prix et non plus sur les
salaires ! Ces chiffres permettent de mesurer la portée
réelle de chacun des aspects de la saignée qui a été opérée
par Balladur !
On mesure mieux aussi ce que valent les airs d’outrage au
bon sens de ceux qui moquaient la revendication du maintien
des 37,5 annuités de cotisation !
Le passage à 40 annuités n’a donc
servi à (presque) rien pour l’équilibre
des comptes mais il a massacré
combien de gens ?
Aujourd’hui, le gouvernement veut
continuer dans cette voie et certains
se précipitent déjà vers la table de
négociations.

Il n’ y a rien à négocier !
Abrogation immédiate de toutes les contreréformes
depuis 1993 ! C’est-à-dire tout de
suite :
 Age du départ à la retraite à taux plein à 60
ans !
 Retour aux 37,5 annuités ! (Public/Privé)
 Indexation des pensions sur les salaires !
 Garantie d’un taux de remplacement de 75%
du salaire (calcul sur la base des 6 meilleurs
mois) !
 Pas de pension inférieure au SMIC !