Le Ciné-club de la CNT 13
Dimanche 11 septembre 2022
Septembre Chilien

dimanche 4 septembre 2022, par UL CNT 13


En 1970, la victoire électorale de la coalition de gauche (Unidad Popular UP) avec l´élection du président Salvador Allende ouvre un nouveau scénario, par exemple, dans le monde rural avec l’expropriation des domaines et la suppression des clôtures, et dans les villes avec la nationalisation et le contrôle ouvrier de diverses industries. Mais la société reste polarisée sur le plan politique : la droite créée des groupes paramilitaires et cherche divers moyens de boycotter le gouvernement. Et à gauche, divers groupements politiques veulent aller plus loin dans une voie révolutionnaire. Le gouvernement tente de freiner les deux positions et d’orienter les transformations dans les limites du cadre institutionnel existant.

Le triomphe de l’UP est le résultat de la montée des travailleurs, des étudiants et des habitants, dans un contexte latino-américain et mondial hautement politisé par la guerre froide.
L’UP dirigée par le parti communiste et le parti socialiste, ainsi que les partis réformistes des couches bourgeoises, remporte la présidence de Salvador Allende le 4 septembre 1970.
Avec un programme qui indiquait que « la seule alternative véritablement populaire et, par conséquent, la tâche fondamentale que le gouvernement du peuple a devant lui, est de mettre fin à la domination des impérialistes, des monopoles, de l’oligarchie foncière et de commencer la construction du socialisme au Chili ».
Même si ce serait par la voie pacifique du socialisme ou la voie chilienne du socialisme. C’est-à-dire réaliser les transformations progressivement et à travers les institutions de la démocratie bourgeoise. Compter sur l’armée et la droite pour accepter ces mesures.
Il est clair que le capitalisme mondial et la droite chilienne ne voient pas d’un bon œil ce processus et se préparent à renverser l’UP et à mettre ainsi fin à l’expérience révolutionnaire qui commençait à se développer dans le pays.
Les États-Unis dévalue le cuivre, portant un coup dur à l’économie chilienne. L’inflation monte en flèche et des pénuries se développent. 1972 est une année au cours de laquelle la droite démontre son désir de renverser le gouvernement. Les manifestations avec des casseroles dans les rues font pression sur Allende pour qu’il recule sur les nationalisations. Mais cela ne suffit pas à la droite qui organise la grève des chauffeurs routiers avec la confédération des transports qui réunit de nombreux syndicats, dirigée par un proche de la droite conservatrice et financée par la CIA.
Dans ce contexte la classe ouvrière réagit. Elle fait face à la grève en reprenant les outils de production pour faire fonctionner l’économie.
C’est un des passages les plus importants de l’Unité Populaire mais peu connu et étudié, l’expérience des Cordones Industriales, coordination auto-organisée des travailleurs. La démocratie des travailleurs y est centrale, les élections sont organisées par la base comme les tâches syndicales et politiques.
Au lieu de s’appuyer sur les Cordones, Allende continue à privilégier le dialogue avec la droite et une partie des forces armées, revenant sur les mesures les plus importantes et accusant, par l’intermédiaire de la Centrale Unique des travailleurs, principale centrale syndicale, les Cordones Industriales de « faire le jeu de la droite ». Les Cordones adressent une lettre a Allende le 5 Septembre 1973. [voir document pdf joint.]

Les limites de la voie pacifique étaient atteintes et la droite le savait. Un premier coup d’État, est organisé le 29 juin 1973 appelée le Tanquetazo, il reste circonscrit à Santiago et échoue. Mais le Commandant en chef des forces armées démissionne, Allende fait appel à Pinochet pour le remplacer.
Le 11 Septembre 1973, Pinochet lance un nouveau coup d´État qui renverse le gouvernement.

Le documentaire Septembre Chilien nous raconte les jours qui suivent le coup d´État.

Lettre à Allende des Cordones Industriales