vendredi 16 septembre 2011, par
Malgré la crise économique qui a ébranlé le monde en 2008, le pouvoir de la finance ne s’est pas amendé, les promesses de l’époque se sont évaporées avec le retour des bénéfices. A l’inverse, en Europe sous la pression de l’U.E et du FMI, les gouvernements de gauche comme de droite appliquent des programmes dévastateurs qui accentuent les inégalités et aggravent la crise.
La reprise de la spéculation mondiale s’est effectuée grâce à une injection colossale de l’argent des fonds publics. Pour « rassurer les marchés », un Fond européen de stabilité financière de l’euro a été mis en place grâce à la réduction des dépenses publiques. Cette politique a des conséquences sociales désastreuses sur la vie des travailleurs et des travailleuses, mais ne calme pas pour autant les spéculateurs qui en veulent toujours plus.
En Grèce, ils bradent tous les acquis sociaux et les biens communs de la classe ouvrière pour essayer de sauver encore une fois les grandes banques européennes qui détiennent la majorité de la dette grecque. Les « aides » accordées à la Grèce sont en fait des prêts usuriers qui peuvent atteindre des taux de 30 % et qui enfoncent un peu plus le pays dans la récession. Par contre le monde capitaliste a sa propre morale et respecte certaines valeurs. Alors que la Grèce est le 2ème pays au monde en budget d’armement par rapport à son PIB (produit intérieur brut), il n’y a aucune pression de la part du FMI pour réduire les dépenses dans ce secteur.
En France, depuis trente ans, les dépenses publiques de l’Etat ont diminué à travers des vagues de privatisations ou encore des suppressions massives de postes de fonctionnaires. Mais dans le même temps, la dette est passée de 55 milliards à 1250 milliards de 1980 à 2010.
Le poids de la dette n’est pourtant pas une fatalité mais bel et bien la conséquence de choix politiques. Pour se financer, depuis 1973, l’Etat ne peut plus bénéficier de prêts sans intérêts de la Banque de France. Il est obligé d’emprunter aux banques privées, ce qui a permis aux spéculateurs d’encaisser 1433 milliards d’euros versés par les fonds publics au titre des intérêts de la dette.
On constate donc que ce n’est pas notre dette mais qu’il s’agit de celle des choix politiques des gouvernements qui se sont succédés. Si l’on rajoute les 120 milliards d’exonérations fiscales et sociales, les fonds publics posséderaient aujourd’hui un bénéfice de 303 milliards d’euros. Et ils veulent nous faire croire que le peuple vit au dessus de ses moyens…
« Nous ne paierons rien » doit être le mot d’ordre de toutes les organisations qui se réclament des intérêts des travailleurs et des travailleuses. Aucun accord n’est acceptable avec les plans meurtriers du FMI et l’UE ! Aucun compromis possible avec la contrainte d’une réduction des déficits ! Seules les revendications qui ont pour but d’améliorer les conditions d’existence des travailleurs et des travailleuses doivent être nos mots d’ordre.
Si les gouvernements de gauche et de droite et les bureaucraties syndicales se soumettent au consensus du respect et de l’obligation de réduire les déficits, une autre voie est possible, souhaitable et nécessaire. Cette voie est celle de la rupture avec la dictature capitaliste et ses instances (UE et FMI). Cette voie est celle du retour au financement sans intérêt des dépenses publiques. Cette voie est celle de la reconquête des services publics et de la renationalisation des banques. Cette voie est celle d’organisations syndicales indépendantes et libres de défendre les revendications des travailleurs et des travailleuses.
Le Secrétariat Relations Médias de la CNT