Pride de Marseille : Notre combat contre l’extrême droite se poursuivra par en bas !

mercredi 3 juillet 2024, par UL CNT 13

Pride radicale : 5 juillet - 20h - Palais Longchamp
Pride officielle : 6 juillet - 14h - Palais Longchamp


Pride de Marseille : Notre combat contre l’extrême droite se poursuivra par en bas !

La dissolution de l’assemblée nationale prononcée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier à l’annonce du résultat des élections européennes, qui a marqué une avancée historique du Rassemblement National et de l’extrême droite, a monté d’un nouveau cran la crise politique dans laquelle est plongée le gouvernement depuis plus d’un an. Une crise au diapason de la situation internationale, avec une progression importante de l’extrême droite en Argentine, en Italie, aux USA.

La crise ouverte par la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée Nationale à la demande directe de Jordan Bardella révèle la complaisance sinon la participation active du gouvernement dans la montée de l’extrême droite et la banalisation de ses idéaux racistes, dont l’ascension a été facilitée par l’enchaînement de mesures ultra-réactionnaires de Macron ces dernières années : loi asile et immigration, interdiction du port de l’Abaya, répression du mouvement pour la Palestine, etc. C’est sans compter les attaques austéritaires que subissent en premier lieu les personnes LGBTI et les femmes : la réforme des retraites, réforme de l’assurance chômage, conditionnement du RSA, mais aussi la casse de l’hôpital et des services publics…

Pourtant, pendant des années, le gouvernement Macron a tenté de masquer cette politique anti-sociale derrière un vernis pro-LGBTI, en proposant en 2022 par exemple de simplifier les procédures administratives pour les changements d’état civil pour les personnes trans. Puis, son gouvernement, avec le Printemps Républicain et l’ensemble de l’extrême droite, ont mené des campagnes « anti-woke » participant à la diabolisation qui vise particulièrement les personnes trans aujourd’hui. Aujourd’hui, tentant de recomposer son bloc électoral qui s’effrite, Macron reprend carrément le vocabulaire de l’extrême droite, à l’image d’une interaction récente où il fustige la gauche qui défendrait d’aller « changer de sexe en mairie. » Une évolution qui témoigne de la droitisation progressive du régime faisant le lit de l’extrême droite qui prospère aujourd’hui.

Loin de se cantonner aux institutions, la progression de l’extrême droite s’exprime également dans une recrudescence de violence dont sont victimes les personnes LGBTI, les femmes, et les personnes racisées dans la rue depuis plusieurs années. L’exemple de l’agression homophobe perpétrée il y quelques jours par Gabriel Lousteau, fils d’un proche de Marine Le Pen, qui s’impatientait de l’arrivée au pouvoir de Bardella pour pouvoir « casser du PD comme on veut » témoigne de la prise de confiance des groupuscules fascistes qui profitent de la brêche ouverte par la victoire de l’extrême-droite aux européennes. Une violence face à laquelle l’État et sa police— qui cette année a attaqué ou arrêté des militants LGBTI dans des Pride ou autres rassemblements à Marseille, Bordeaux, Rennes, et Montpellier—n’est absolument pas un rempart.

L’hypothèse d’une arrivée au pouvoir de Jordan Bardella et du RN dans quelques jours nous force à dresser le bilan de décennies de politiques qui n’ont pu infliger aucune défaite tangible à l’extrême droite et à sa progression, ni proposer d’alternative aux politiques néolibérales mortifères qui ont fait le lit de ses succès. Quand elles n’ont pas activement participé de la casse sociale et des politiques racistes, xénophobes et sécuritaires de ces dernières années, les politiques menées par la gauche réformiste ont, avec leur lot de trahisons, poussé dans les bras du Rassemblement National, de larges secteurs de l’électorat populaire. Alors que la situation devient critique pour les minorités LGBTQIA+, nous pensons qu’il est temps aujourd’hui plus que jamais de quitter la position défensive dans laquelle nous paralyse la politique du moindre mal depuis des années.

Nos vies sont en jeu : nous refusons de nous contenter de déléguer la lutte contre l’extrême droite aux élus et aux institutions d’un État qui ne nous protègent pas d’elle et n’ont jamais constitué de véritable barrage face à sa violence. Au-delà de ce qui nous poussera individuellement à voter ou non, nous prenons nos responsabilités en tant que collectifs, syndicats, et organisations LGBTQIA+ ou solidaires, en nous engageant à poursuivre la lutte par le bas contre toutes les politiques discriminatoires. C’est par la base, dans la rue et dans nos lieux de travail que nous devons organiser la riposte à la politique réactionnaire et autoritaire. Le 5 juillet, le soir de la Pride radicale, mais aussi le 6, à la Pride officielle et à la veille du deuxième tour des législatives, nous affirmons que notre combat se poursuivra par le bas au-delà des urnes, en alliance avec les mouvements féministes, antiracistes, et ouvriers, et en solidarité avec la Palestine et la Kanaky. Le barrage contre l’extrême droite, c’est nous.

SIGNATAIRES
Du Pain et Des Roses
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Collectif RainbowShlag
Nous Toutes Marseille
Marseille 8 Mars
AfroFem Marseille
Lutte Enchantée
Feu de Joie
Pas Peu Fière
SUD Education 13
Les Déchaïné·e·s
Domination Queer Records
MNL (Mouvement National Lycéen) 13
Association Transat
Révolution - Internationale Communiste Révolutionnaire
Degrés 127
DRAMA QUEER FC
Permadanse
SUD Culture 13
Association MUST
NPA Révolutionnaires Aix-Marseille
Révolution Permanente
UL SAM CNT
Soulèvements de la Terre 13