vendredi 30 novembre 2012, par
Nouvelle année record en 2011 pour les bénéfices dans les cinémas
Gaumont Pathé puisque les deux actionnaires Gaumont et Pathé (les deux
frères Seydoux) se sont partagés 27,2 millions d’euros.
Cela ne semble pas leur suffire. Ils prennent maintenant la décision de
casser le métier de projectionniste, prenant comme prétexte
l’équipement en matériel numérique des cabines de projection.
Le numérique supprime la nécessité de charger la pellicule dans les
appareils de projection.
En 35 mm, cette tâche prenait deux minutes avant chaque séance. La
majeure partie du temps de travail des opérateurs projectionnistes a
toujours été occupé par la surveillance de la bonne qualité de la
projection.
Aujourd’hui la direction considère que la présence d’un technicien
en cabine pour effectuer cette surveillance n’est plus nécessaire. En
réalité, c’est au spectateur lui-même d’assurer cette tâche et de
prévenir en cas de problème technique.
Les incidents ne sont pas rares en numérique : interruptions inopinées
de séances, images figées, pertes des sous-titres, colorimétries
défaillantes, bugs informatiques, etc.
Jusqu’en juin 2012, la direction a leurré les salariés en leur faisant
croire que la moitié d’entre eux garderaient leurs postes de
projectionnistes tels quels. Sur quels critères ? Pas de réponse.
Inquiétude et ambiance délétère dans les équipes.
Aujourd’hui revirement complet de la direction et dévoilement de la
véritable stratégie, plus personne en cabine, on n’a plus besoin de
nous. Le métier est fini parait-il.
Lors d’une réunion à Paris, le 15 novembre 2012, alors que la
direction explique ça aux salariés effarés, les projectionnistes du
site de Montparnasse, qui n’avaient pas été remplacés, reçoivent des
SMS. Six des quinze salles « ont plantées » et les séances n’ont pas
démarrées. Résultat, comme cela arrive fréquemment, on a distribué
des invitations aux spectateurs.
Le choix pour les projectionnistes de Gaumont Pathé est le suivant :
partir ou devenir « technicien polyvalent ». C’est-à-dire caissier,
agent d’accueil, vendeur de confiserie, avec toutes les tâches
inhérentes aux métiers du hall. Mais en plus, assurer les tâches
techniques, l’entretien du bâtiment, électricité, plomberie,
chauffage, ainsi que la cabine de projection si besoin est.
Les salariés, attachés à leur métier sont choqués et beaucoup vivent
mal cette situation, d’autant plus dans une entreprise faisant de tels
bénéfices et qui peut faire un autre choix, celui de la qualité.
Car au-delà de la casse du métier de projectionniste, les directions
locales des cinémas rognent de manière éhontée sur les budgets.
Réparations (chauffage par exemple) toujours remises à plus tard,
sous-effectifs chroniques dans les halls des cinémas, alors que le nombre
de tâches à effectuer est toujours plus important.
Ces salariés du hall en ont assez. Ils voient de plus arriver certaines
innovations avec inquiétude : bornes automatiques, E-billets, caisse
unique (billetterie et confiserie), réduction de la capacité des salles,
mais aussi places numérotées et tout récemment portiques à l’entrée
des salles ne laissent présager rien de bon.
– Nous contestons les choix de la direction des cinémas Gaumont Pathé
concernant l’avenir des salles de cinémas, uniquement orientés vers
l’enrichissement de ses actionnaires, au détriment de la qualité du
service proposé aux spectateurs.
Nous refusons que nos professions soient sacrifiées, sous des prétextes
fallacieux.
– Aussi les syndicats SUD Culture Solidaires et CNT Culture Spectacle RP
appellent à la grève dans les cinémas Gaumont Pathé le samedi 1er
décembre 2012.
Contact : Frédéric au 06 63 22 22 96