dimanche 16 mai 2010, par
Vendredi 14 mai une distribution de tracts pour information de la lutte des travailleurs de l’OCP à Kouriba (Maroc) a été faite devant le consulat. Nous soulignons aussi par notre présence notre soutien à la veille de leur procès. (cf le tract du Secrétariat International plus bas)
Depuis début septembre 850 mineurs de l’OCP (entreprise étatique qui extrait du phosphate), dans la région de Khouribga, sont en grève. Ce mouvement est la conséquence de leurs licenciements secs pour leur refus d’accepter les nouvelles conditions de travail au sein de l’entreprise.
En effet, la Direction de l’OCP entend revenir sur des acquis sociaux (CDI, salaire, sécurité sociale). Or ces droits, les mineurs les ont conquis dans le passé au prix de luttes souvent très dures. Parmi cette remise en cause, il y a entres autres l’idée de systématiser des CDD (contrats à la semaine) et de diviser les salaires par deux.
Le mouvement de grève est soutenu au Maroc par nombres d’organisations dont l’ANDCM (Association marocaine des Droits de l’Homme) et le syndicat UMT.
Comme cela arrive souvent au Maroc, ce qui prouve que le Maroc de Mohamed VI n’est pas très éloigné de la réalité des « années de plomb » du Maroc des années 80 et de Hassan II, la seule réponse est la politique de la matraque. La police attaque systématiquement tous les rassemblements de soutien. Les leaders syndicaux de l’OCP sont emprisonnés et torturés. Plusieurs marches de protestation à Khouribga, des sit-in devant le siège de l’OCP à Casablanca, le Ministère de l’ Energie et des Mines et le parlement à Rabat, les ouvriers ont occupé le 22 avril dernier l’usine de Beni Idir. Le même jour, une marche populaire de solidarité a réuni 3000 manifestants. Les forces de répression n’ont pas hésité à intervenir à coup de bombes lacrymogènes, de tirs à balles réelles. Bilan : plusieurs blessés, arrestations de 15 ouvriers et sympathisants. Les personnes arrêtées ont été déférées immédiatement devant le tribunal sur la base de chefs d’inculpation fallacieux : atteinte à la liberté du travail, coups et blessures contre les forces de l’ordre.
La CNT en tant qu’organisation se réclamant de la lutte des classes et de l’internationalisme entend apporter tout son soutien aux mineurs en grève de l’OCP.